Sur la pointe méridionale des Monts d’Eraines, existait, dit-on, jadis, une demeure que l’on appelait le « Château TARIN ».
On y remarque encore d’anciens fondements, et même des fragments de brique comme on n’en trouve point dans notre pays. On parle de
souterrains qui couraient sous la montagne, et de faux monnayeurs qui s’y retiraient dans le moyen âge ; l’emplacement se nomme
la « butte du Château ». Prés de là furent trouvées, au 18ème siècle, des poignées de sabre et des dépôts de charbon, (peut-être
cet établissement se rattachait-il au campement romain qui dût exister là dans les temps reculés).
Monsieur Frédéric Galeron [1] (1794
– 1838), (né à l’Aigle, mort à Falaise), avait signalé (vers 1832) sur le plateau du mont d’Eraines, le plus avancé vers le
sud, et dépendant de la commune de « Damblainville », un point jonché de débris de tuiles à rebord, annonçant l’existence
d’un édifice gallo-romain [2] ; il apprit même que des fondations de murailles se trouvaient dans le sol, et que là existait
jadis un édifice que l’on appelait le « Château TARIN ».
Informé par un agriculteur, un jeune instituteur plein de zèle,
M. Janvrain a fait pratiquer des fouilles sur cet emplacement. Ces fouilles pratiquées en 1847 et 1848, ont mis au jour un ensemble
de murailles, un fragment d’autel en marbre (25 kg) de « Vieux » (canton d’Evrecy, sud ouest de Caen, à 32 km de Damblainville),
des débris de corniches et de mordillons en calcaire de Caen, des médailles de Néron, d’Hadrien,…. , des fers de lance, des clous,…Les
terres environnantes sont jonchées de fragments de briques et tuiles à rebords, d’enduits peints et une quantité considérable d’écailles
d’huitres, beaucoup de morceaux de marbres.
La fontaine de Mesnil Soleil est présentée comme thermale et précieuse aux Romains, une
construction découverte à « Eraines » a certainement été utilisée, comme barrage, afin d’alimenter en eau le complexe « gallo-romain »
de Damblainville.
Des monnaies gauloises et romaines, qui font partie d’une collection privée, ont été récoltées sur le site du château
Tarin, lors de nombreux ramassages de surface réalisés depuis les années 1970.
Les céramiques trouvées en prospection de surface sont
essentiellement représentatifs d’une période allant du milieu du Ier siècle au milieu du IIIème siècle.
Note : Un site funéraire
antique a été mis à jour, en 2010, sur le site de Falaise datant de l’IIème et IIIème siècle après JC (trois tombes d’une famille
d’aristocrates).
Hypothèse de l’origine du château Tarin :
· Etablissement
rattaché à un campement Romain
· Edifice Gallo-Romain « castellum arena ,
arène pour jeux romains»
· Monument télégraphique pour correspondre aux moyens de signaux
(on voit au sud le plateau de Montabard [3] « département de l’Orne », la plaine, les coteaux du pays d’Auge)
· Conciliabulum (mot latin désignant dans la Gaule romaine, un centre civique destiné aux populations rurales éloignées d’une ville
et comprenant temple, théâtre, thermes groupés autour d’un forum) avec un « Fanum » qui accueille la population de grande
fête religieuse présence d’un théâtre de grande dimension 7 à 8000 places
· Agglomérations
secondaires du territoire des « Viducasses » habitants de « Vieux »
· Villa, ensemble économique rural, basé sur des activités agricoles et artisanales